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Jugée pour avoir tué son ex beau-père et mari, proxénète et violeur


C'est un nouveau procès hors norme qui s'est ouvert hier à la Cour d'assises de Saône-et-Loire. Valérie Bacot est jugée pour avoir tué son bourreau violeur, alcoolique, violent. Des années de maltraitances conjugales particulièrement atroces ont conduit cette mère de famille sur le banc des accusés.


Par 7mag.re - Publié le Mardi 22 Juin 2021 à 15:20

Son calvaire a duré des décennies et elle  va devoir rendre des comptes à la justice. Valérie Bacot a vécu 25 ans d'un calvaire absolu. Son bourreau, Daniel Polette, est l'amant de sa mère alcoolique, qui la violera dès 12 ans. Condamné à quatre ans et incarcéré deux ans, il finira par retrouver le foyer conjugal. A 17 ans, Valérie sera à nouveau violée puis chassée du domicile par sa mère car elle est enceinte.

Elle explique alors avoir voulu sauver le bébé et s'être mis en couple avec son violeur. Ils auront trois autres enfants. Daniel Polette va franchir une étape de plus dans l'horreur prostituant celle qui est devenue sa femme et mère de ses enfants. Des passes réalisées dans la 806 du couple, le long de la route nationale pour 20 à 50 euros et que le mari voyeur matait.

Le soir du meurtre , elle doit se prostituer avec un client dont son mari a lui-même peur... Et puis ce même jour là sa fille Karline 14 ans lui avoue que son père lui a demandé comment elle était " sexuellement ". Le 13 mars 2016, Valérie Bacot est dans le monospace, venant de se prostituer une nouvelle fois sous la contrainte de son époux. Assise derrière lui elle s'empare de l'arme avec laquelle il l'a si souvent menacée et lui tire une balle dans la nuque.Le corps sera ensuite enterré dans une forêt mais sur dénonciation elle sera confondue.

A 40 ans aujourd'hui, inculpée d'homicide, elle a commencé à dérouler sa vie sous emprise dominée par la peur et la violence. Hier, alors que le procès aux Assises s'est ouvert elle a témoigné ainsi : " Il trouvait toujours quelque chose... Au départ, c'était des claques, puis c'est devenu des coups de pied, des coups de poing et il m'étranglait. Au fil du temps, il y a eu des menaces avec l'arme ".

Elle précise encore: " Il me la mettait sur ma tête et me disait: la prochaine fois, je te louperai pas ". L'arme qu'elle évoque est le pistolet qu'elle utilisera le 13 mars 2016 pour tuer Daniel Polette, 61 ans alors. Elle sera arrêtée en octobre 2017, elle sera laissée libre sous contrôle judiciaire.

Les avocates de Valérie Bacot sont celles qui ont défendu Jacqueline Sauvage, autre femme martyre graciée depuis. Une pétition en faveur de celle qui est la véritable victime a déjà recueilli 600 000 signatures. Elle a également publié un livre  «Tout le monde savait».