Je suis obèse. Pas "un peu ronde", pas "avec des formes", non. Obèse, médicalement, socialement, violemment et ce depuis ma naissance. Et ce mot, je l’ai longtemps détesté, parce qu’on me l’a toujours jeté à la figure comme une insulte, pas comme un état de santé.
Dès l’école primaire, j’ai été la cible. Le surnom, c'était "la baleine". Dans la cour, les enfants me couraient après pour "me pousser à faire du sport". En classe, personne ne voulait s’asseoir à côté de moi. À la cantine, certains mettaient leur main sur leur assiette en disant : "Fais gaffe, elle va tout manger."
J’ai pleuré tous les soirs de mon enfance. Mes parents pensaient que j’étais "juste sensible". Non, j’étais brisée. Et comment parler de son poids dans une famille où tout le monde est obèse?
Au collège, les choses ont empiré. Un jour, une photo de moi assise, prise en cachette, a été partagée sur les réseaux. On m’a appelée "le monstre du self". J’ai cessé de manger à midi. Plus de pause déjeuner. Juste moi, enfermée dans les toilettes, à espérer disparaître. Je me suis coupée du monde. Plus d’amis. Plus de sorties. Juste moi, et cette obsession : ma silhouette, mon corps, ce poids qui définissait toute mon existence.
Mais le pire, ce n’était pas les ados. C’était les adultes. Une prof m’a dit : "Tu pourrais être brillante si tu faisais un peu attention à toi." Un médecin, à qui je parlais de mes migraines, m’a répondu : "Perdez 20 kilos et on en reparle." Comme si la graisse effaçait ma douleur, mes larmes, mon humanité.
Aujourd’hui, je me soigne. Pas pour ma silhouette, mais pour mes blessures invisibles. Je vois une thérapeute. J’essaie de m’aimer, ou du moins de me tolérer. Parce que le vrai poids que je portais, ce n’était pas celui de mon corps. C’était celui du rejet. Mon poids n'a pas bougé mais celui dans ma tête est léger maintenant.
Un message à adresser à tous ceux et celles qui vivent cela : vous n’êtes pas seuls. Votre valeur ne se mesure pas en kilos. Et à ceux qui rient, qui jugent, qui insultent : sachez que vos mots restent gravés plus profondément que n’importe quelle cicatrice.
Dès l’école primaire, j’ai été la cible. Le surnom, c'était "la baleine". Dans la cour, les enfants me couraient après pour "me pousser à faire du sport". En classe, personne ne voulait s’asseoir à côté de moi. À la cantine, certains mettaient leur main sur leur assiette en disant : "Fais gaffe, elle va tout manger."
J’ai pleuré tous les soirs de mon enfance. Mes parents pensaient que j’étais "juste sensible". Non, j’étais brisée. Et comment parler de son poids dans une famille où tout le monde est obèse?
Au collège, les choses ont empiré. Un jour, une photo de moi assise, prise en cachette, a été partagée sur les réseaux. On m’a appelée "le monstre du self". J’ai cessé de manger à midi. Plus de pause déjeuner. Juste moi, enfermée dans les toilettes, à espérer disparaître. Je me suis coupée du monde. Plus d’amis. Plus de sorties. Juste moi, et cette obsession : ma silhouette, mon corps, ce poids qui définissait toute mon existence.
Mais le pire, ce n’était pas les ados. C’était les adultes. Une prof m’a dit : "Tu pourrais être brillante si tu faisais un peu attention à toi." Un médecin, à qui je parlais de mes migraines, m’a répondu : "Perdez 20 kilos et on en reparle." Comme si la graisse effaçait ma douleur, mes larmes, mon humanité.
Aujourd’hui, je me soigne. Pas pour ma silhouette, mais pour mes blessures invisibles. Je vois une thérapeute. J’essaie de m’aimer, ou du moins de me tolérer. Parce que le vrai poids que je portais, ce n’était pas celui de mon corps. C’était celui du rejet. Mon poids n'a pas bougé mais celui dans ma tête est léger maintenant.
Un message à adresser à tous ceux et celles qui vivent cela : vous n’êtes pas seuls. Votre valeur ne se mesure pas en kilos. Et à ceux qui rient, qui jugent, qui insultent : sachez que vos mots restent gravés plus profondément que n’importe quelle cicatrice.