Monsieur le Président de la République, Madame et messieurs les Ministres, mes chers collègues.
Je voudrais d’abord, si vous le permettez Monsieur le Président, vous remercier pour votre invitation et vous dire que je suis heureux de pouvoir, pendant quelques minutes apporter des éléments d’éclairage sur ce qui s’est passé à La Réunion et sur ce que nous devons peut-être de manière urgente engager ensemble.
Je voudrais également saluer le courage et l’engagement de La Ministre des outre mer présente à La Réunion au mois de novembre, et qui a été exemplaire dans son attitude. Elle a permis incontestablement, de renouer le dialogue.
J’associe à ces salutations et ces remerciements, tout le travail qui aura été fait sous la responsabilité du Préfet Amaury de Saint Quentin et par l’ensemble des services de l’Etat.
Je ne vais pas vous parler, Monsieur le Président des difficultés que nous avons et pourrons avoir dans quelques jours, pour construire le budget de la région.
Je ne veux pas non plus m’étendre sur tout ce que nous avons mis en oeuvre ces dernières années, pour que la Réunion enregistre un taux de croissance de plus de 3% sur les 3 ou 4 derniers exercices, avec certes une diminution du chômage. Je ne m’étendrai pas non plus sur l’accompagnement des entreprises, ou sur notre ouverture sur l’Océan indien. Ce n’est pas de tout cela dont je vais vous entretenir.
La question de la cherté de la vie qui a été évoquée par un certain nombre de nos collègues est au centre de nos préoccupations aujourd’hui. Je voudrais vous en parler sur le plan tout simplement humain. Sur le plan des hommes et des femmes, des Réunionnaises et des Réunionnais qui aujourd’hui souffrent réellement. Lorsque que l’on arrive au 15 du mois ils ouvrent leur frigidaire et se rendent compte qu’il n’y a plus rien et qu’ils n’ont pas les moyens de pouvoir tenir dignement jusqu’à la fin du mois. Lorsqu’ils envoient leurs enfants à l’école, ils se posent la question de savoir comment le faire la aussi avec dignité.
Cela vaut pour les plus fragiles. Cela vaut pour les plus pauvres. Cela vaut aussi pour tous ceux de la classe moyenne. Tous ceux qui portent, Monsieur le Président de la République, une vraie souffrance.
Ces Réunionnais se sont exprimés avec colère pour certains d’entre eux. Dans le silence pour d’autres. Mais cette majorité de Réunionnais mérite qu’on les écoute. Qu’on leur réponde et que les réponses qu’on leur apporte ne soient pas que des réponses techniques. Je veux vous parler d’humanité. Les réponses doivent être des réponses politiques. La fracture sociale qui est vraie ici en Métropole, est vraie aussi à La Réunion. Cela de manière encore plus criante…
La Fracture territoriale qui existe entre Paris et les provinces est encore plus vraie et plus forte lorsque l’on se retrouve à plus de 10000 km.
Lorsque l’on doit faire face à ces difficultés aujourd’hui, il faut à mon point de vue, accepter de se dire que nous ne sommes pas responsables de tout. Incontestablement la départementalisation, il y a 30 ans, 40 ans, 70 ans, aura finalement permis à certains d’aller vite, à certains de gagner beaucoup et à d’autres de n’avoir que pour seules perspectives la souffrance et la difficulté. Il faut que l’on arrête cette société d’inégalité que nous avons tous participé à construire. Il faut accepter de la changer en toute humanité. Il faut renverser la table Monsieur le Président de la République ! Il faut accepter de renverser les choses...
Sur la question des prix, il y a tout ce que l’Etat a fait comme la TVA qui est déjà moins importante en Outre-mer qu’en Métropole. Il y a aussi le fait qu’à la Région, nous avons accepté le gel de la taxe sur les carburants dès le 1er janvier de cette année. Nous avons ouvert le chantier de l’octroi de mer pour pouvoir faire changer dans le bon sens, l’évolution de l’octroi de mer pour qu’il profite directement aux Réunionnais. Nous allons ouvrir le débat avec l’Europe sur ce que l’on appelle le surcout fret. Nous allons voir la aussi, comment nous pouvons diminuer le prix des produits pour les Réunionnais. Il s’agit là de l’effort publique ! mais que fait t-on de l‘effort des entreprises ? Que fait-on de l’effort qui doit être celui de ceux qui sont à la tête des monopoles ou d’oligopoles ? Ils pratiquent une opacité des prix et participent aujourd’hui à cette lente destruction du bien vivre ensemble réunionnais. Je ne peux pas l’accepter Monsieur le Président !
Vous représentez l’Etat qui doit être un régulateur. Vous devez accepter d’encadrer les prix comme vous l’avez fait sur les carburants.
Il y a un autre aspect qu’il faut pendre en considération, (et je ne doute pas un instant de votre sincérité et de votre volonté de construire avec les outre mer) : Vous avez à faire face à des lobbys administratifs et privés. Pour ma part, j’ai essayé de faire face il a quelques années, au monopole de la SRPP (Il s’agit de la structure qui importe stocke et distribue les carburants).Cela a été un combat que j’ai perdu...
J’ai écouté hier soir Madame la Ministre, qui au moment de ses vœux, a parlé de l’Outre mer 5.0. Elle a évoqué le zéro déchet. Il s’agit là d’une belle perspective et d’un bel élan d’une vision d’avenir sur la politique des déchets.
Là aussi, vous avez à faire face à des lobbys publiques et privés. « Ils » vont vous expliquer que les incinérateurs customisés nouvelle version, même s’ils datent d’hier, sont mieux pour demain !
Je voudrais vraiment Monsieur le Président, en toute sincérité et toute humanité, que vous entendiez ces Réunionnais qui souffrent et qui ont du mal à avancer aujourd’hui. Vous avez des éléments de réponses. De notre coté, nous ferons tout ce que nous pourrons faire sur notre territoire. Nous allons avec les élus et les maires, tout mettre en oeuvre pour aller de l’avant.
Je ne pourrai rien faire, je ne pourrai pas aller plus loin, si vous n’êtes pas à nos côtés.
Merci Monsieur le Président de la République ».
Didier ROBERT
Président de la Région Réunion
Je voudrais d’abord, si vous le permettez Monsieur le Président, vous remercier pour votre invitation et vous dire que je suis heureux de pouvoir, pendant quelques minutes apporter des éléments d’éclairage sur ce qui s’est passé à La Réunion et sur ce que nous devons peut-être de manière urgente engager ensemble.
Je voudrais également saluer le courage et l’engagement de La Ministre des outre mer présente à La Réunion au mois de novembre, et qui a été exemplaire dans son attitude. Elle a permis incontestablement, de renouer le dialogue.
J’associe à ces salutations et ces remerciements, tout le travail qui aura été fait sous la responsabilité du Préfet Amaury de Saint Quentin et par l’ensemble des services de l’Etat.
Je ne vais pas vous parler, Monsieur le Président des difficultés que nous avons et pourrons avoir dans quelques jours, pour construire le budget de la région.
Je ne veux pas non plus m’étendre sur tout ce que nous avons mis en oeuvre ces dernières années, pour que la Réunion enregistre un taux de croissance de plus de 3% sur les 3 ou 4 derniers exercices, avec certes une diminution du chômage. Je ne m’étendrai pas non plus sur l’accompagnement des entreprises, ou sur notre ouverture sur l’Océan indien. Ce n’est pas de tout cela dont je vais vous entretenir.
La question de la cherté de la vie qui a été évoquée par un certain nombre de nos collègues est au centre de nos préoccupations aujourd’hui. Je voudrais vous en parler sur le plan tout simplement humain. Sur le plan des hommes et des femmes, des Réunionnaises et des Réunionnais qui aujourd’hui souffrent réellement. Lorsque que l’on arrive au 15 du mois ils ouvrent leur frigidaire et se rendent compte qu’il n’y a plus rien et qu’ils n’ont pas les moyens de pouvoir tenir dignement jusqu’à la fin du mois. Lorsqu’ils envoient leurs enfants à l’école, ils se posent la question de savoir comment le faire la aussi avec dignité.
Cela vaut pour les plus fragiles. Cela vaut pour les plus pauvres. Cela vaut aussi pour tous ceux de la classe moyenne. Tous ceux qui portent, Monsieur le Président de la République, une vraie souffrance.
Ces Réunionnais se sont exprimés avec colère pour certains d’entre eux. Dans le silence pour d’autres. Mais cette majorité de Réunionnais mérite qu’on les écoute. Qu’on leur réponde et que les réponses qu’on leur apporte ne soient pas que des réponses techniques. Je veux vous parler d’humanité. Les réponses doivent être des réponses politiques. La fracture sociale qui est vraie ici en Métropole, est vraie aussi à La Réunion. Cela de manière encore plus criante…
La Fracture territoriale qui existe entre Paris et les provinces est encore plus vraie et plus forte lorsque l’on se retrouve à plus de 10000 km.
Lorsque l’on doit faire face à ces difficultés aujourd’hui, il faut à mon point de vue, accepter de se dire que nous ne sommes pas responsables de tout. Incontestablement la départementalisation, il y a 30 ans, 40 ans, 70 ans, aura finalement permis à certains d’aller vite, à certains de gagner beaucoup et à d’autres de n’avoir que pour seules perspectives la souffrance et la difficulté. Il faut que l’on arrête cette société d’inégalité que nous avons tous participé à construire. Il faut accepter de la changer en toute humanité. Il faut renverser la table Monsieur le Président de la République ! Il faut accepter de renverser les choses...
Sur la question des prix, il y a tout ce que l’Etat a fait comme la TVA qui est déjà moins importante en Outre-mer qu’en Métropole. Il y a aussi le fait qu’à la Région, nous avons accepté le gel de la taxe sur les carburants dès le 1er janvier de cette année. Nous avons ouvert le chantier de l’octroi de mer pour pouvoir faire changer dans le bon sens, l’évolution de l’octroi de mer pour qu’il profite directement aux Réunionnais. Nous allons ouvrir le débat avec l’Europe sur ce que l’on appelle le surcout fret. Nous allons voir la aussi, comment nous pouvons diminuer le prix des produits pour les Réunionnais. Il s’agit là de l’effort publique ! mais que fait t-on de l‘effort des entreprises ? Que fait-on de l’effort qui doit être celui de ceux qui sont à la tête des monopoles ou d’oligopoles ? Ils pratiquent une opacité des prix et participent aujourd’hui à cette lente destruction du bien vivre ensemble réunionnais. Je ne peux pas l’accepter Monsieur le Président !
Vous représentez l’Etat qui doit être un régulateur. Vous devez accepter d’encadrer les prix comme vous l’avez fait sur les carburants.
Il y a un autre aspect qu’il faut pendre en considération, (et je ne doute pas un instant de votre sincérité et de votre volonté de construire avec les outre mer) : Vous avez à faire face à des lobbys administratifs et privés. Pour ma part, j’ai essayé de faire face il a quelques années, au monopole de la SRPP (Il s’agit de la structure qui importe stocke et distribue les carburants).Cela a été un combat que j’ai perdu...
J’ai écouté hier soir Madame la Ministre, qui au moment de ses vœux, a parlé de l’Outre mer 5.0. Elle a évoqué le zéro déchet. Il s’agit là d’une belle perspective et d’un bel élan d’une vision d’avenir sur la politique des déchets.
Là aussi, vous avez à faire face à des lobbys publiques et privés. « Ils » vont vous expliquer que les incinérateurs customisés nouvelle version, même s’ils datent d’hier, sont mieux pour demain !
Je voudrais vraiment Monsieur le Président, en toute sincérité et toute humanité, que vous entendiez ces Réunionnais qui souffrent et qui ont du mal à avancer aujourd’hui. Vous avez des éléments de réponses. De notre coté, nous ferons tout ce que nous pourrons faire sur notre territoire. Nous allons avec les élus et les maires, tout mettre en oeuvre pour aller de l’avant.
Je ne pourrai rien faire, je ne pourrai pas aller plus loin, si vous n’êtes pas à nos côtés.
Merci Monsieur le Président de la République ».
Didier ROBERT
Président de la Région Réunion