De père anjouanais et de mère malgache, Julia a vécu à Mayotte avant d’atterrir à La Réunion alors qu’elle n’avait que 5 ans. C’est chez sa grand-mère, à Village Titan au Port que la jeune fille a grandi: «Je lui dois tout, elle a élevé plusieurs enfants en même temps, elle a été formidable». Julia a deux sœurs et trois frères, tous plus âgés qu’elle, et chaque année, elle repartait à Mayotte voir ses parents.
A 17 ans, Julia Daka décide de prendre sa vie en main avec la détermination de vouloir s’en sortir: «J’ai pris mon indépendance, je regrette que les jeunes n’ont pas d’ambition, moi je vis dans l’avenir, avec des objectifs à atteindre». Passionnée d’architecture et d’art appliquée, elle s’est inscrite à LISAA (L’Institut Supérieur d’Art Appliquée) de Paris, mais a malheureusement déposé son dossier de demande de bourse tardivement: «Si ce n’est pas pour cette année, ce sera pour l’année prochaine, depuis le lycée je rêve de faire ça et de devenir architecte. Je veux construire des maisons un jour…» dit-elle.
En 2013, Julia participe au concours Mademoiselle Mado, elle est aussitôt contactée par la photographe Elena Iv-skaya et par Valérie Casu de l’agence Mademoiselle. Les séances photos s’enchaînent, avec Elena, mais aussi avec Kimi Alvarez (Elux Photographie), Béatrice Fruteau, Thomas Hoarau (HTA Studio). A Paris, alors qu’elle flânait à la FNAC, Julia est même sollicitée par un photographe, et là aussi le résultat est flatteur.
Via le net, une agence barcelonaise la contacte, et après quelques échanges, lui propose un contrat de trois mois, tous frais payés, avec cachets à la clé. Julia s’en va donc bientôt pour l’Espagne: «Je vais faire pas mal de shootings à Paris d’abord, puis à Barcelone où je serai basée, des photos pour des catalogues, magazines, etc… Vu ma petite taille (1,72 m), je ne ferai certainement pas de podiums, mais l’essentiel est de vivre cette expérience qui s’annonce enrichissante: «Cela n’a jamais été mon rêve de devenir modèle photo ou mannequin, le hasard a fait que… autant en profiter!»
Et elle a raison Julia, il faut savoir saisir les opportunités dans ce milieu fermé et difficile. Peut-être fera-t-elle une autre carrière que celle dont elle rêve? «Je ne crois pas car je sais que c’est éphémère, donc je reviendrai à l’art appliquée. Plus tard, j’aimerais aussi ouvrir une ONG (organisation non gouvernementale), car j’ai foi dans l’être humain. Le milieu du mannequinat pourrait m’apporter une certaine notoriété qui m’aiderait dans ce projet…» Julia Daka ne fait pas les choses à moitié ni sans arrière-pensée, elle est déterminée et elle a une revanche à prendre sur la vie…
A.P.
Crédits photos Elena Iv-Skaya - Kimy Alvarez















