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C’est grave recteur?



Par A P - Publié le Mercredi 7 Septembre 2011 à 09:05

Classes surchargées, cantines à capacité insuffisantes, suppressions de postes, enseignants dépressifs, harcèlement moral dans certains établissements, parents mécontents, recteur qui applique à la lettre les directives du gouvernement, il y a quelque chose qui ne tourne plus rond à l’école de la République.
Depuis la rentrée, les incidents se multiplient dans l’île. Des parents qui manifestent un peu partout, souvent soutenus par les enseignants qui ne travaillent plus dans de bonnes conditions, personnels TOS (techniciens, ouvriers et de services) en grève, syndicats au bord de la crise de nerfs, et le recteur qui reste impassible, un recteur qui n’a pu promettre que la suppression des aides sociales aux parents d’élèves absents!
L’absentéisme est un fléau, il n’est pas certain que la menace de perdre des allocations puisse enrayer le problème, mais l’absentéisme concerne aussi les enseignants, souvent non remplacés d’ailleurs pour des absences de courte durée, faisant ainsi payer les pots cassés aux élèves. 
La politique gouvernementale consiste-t-elle à favoriser la culture de l’échec? 16 000 postes supprimés en France cette année, dont plus de 160 à La Réunion. C’est énorme, en plus chez nous où la poussée démographique est une réalité. Et la tendance ne va hélas pas s’inverser compte tenu des économies que doit réaliser la France dans tous les secteurs. Mais tout de même, l’éducation est un domaine sensible, qui préfigure l’avenir d’un pays. L’échec scolaire n’augure rien de bon…
Plus qu’ailleurs en métropole, La Réunion, où le pourcentage d’échec scolaire est élevé, a besoin de classes, d’enseignants, de moyens pour préparer ses jeunes. «J’ai l’impression d’être face à un bâtiment qu’on laisse délabrer» a dit Raymond Mollard, enseignant depuis plus de 40 ans, syndicaliste averti, et ajoutant: «Je n’ai jamais connu de rentrée marquée par un aussi fort mécontentement». Le problème c’est que Mostafa Fourar n’y peut pas grand chose. Lui ou un autre, ce serait le même discours venu d’en haut: réduction des dépenses, non-remplacement des départs en retraite, pas de création de postes. 
Pour couronner le tout, on entend de plus en plus parler de «pressions psychologiques», ou de harcèlement moral dans certains établissements. A Saint-André, où un professeur a quitté sa classe pour aller s’ouvrir les veines dans la cour du lycée (sa tentative de suicide a échoué), l’explication donnée pour justifier ce geste met en cause la hiérarchie. Les syndicats ont dénoncé des relations conflictuelles entre enseignants et chefs d’établissement, ces derniers étant eux-mêmes soumis à des demandes de résultats.
Les choses peuvent-elles s’améliorer? Un gouvernement de gauche ferait-il mieux? La grève nationale prévue pour le 27 septembre fera-t-elle bouger les choses?... Difficile de répondre à ces questions tant il est vrai que, d’une manière générale, la situation du pays est tendue. Rigueur et austérité sont désormais les mots-clés de la politique gouvernementale, on voit mal, hélas, comment les choses peuvent s’arranger. C’est triste à dire, mais c’est la réalité du moment. Un moment qui risque de durer.