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Tina Decerle, Passions orientales


Elle vient de Joinville, non pas de La Réunion, mais d’une ville du Sud du Brésil, comme l’atteste son merveilleux accent. Institutrice de formation, Tina Decerle est avant tout une aventurière, polyglotte, qui maîtrise le portugais, sa langue natale, le français, et l’arabe par passion. Mariée à un Français rencontré à Paris lors de ses études à l’Alliance Française, elle le suivra à La Réunion... Cela fait 18 ans que la délicieuse Brésilienne vit avec sa famille dans notre île, elle a deux enfants, et s’épanouit au travers d’une passion extraordinaire. Ce virus pour les costumes, elle le tient de sa grand-mère et de ses tantes, qui confectionnaient dans son Brésil natal de somptueux costumes pour le carnaval, des costumes parfois même réalisés en papier crépon... Quelques cours de couture auront ensuite été nécessaires à Tina pour parfaire sa technique. La blonde Brésilienne est alors armée pour réaliser des merveilles qui, vite, auront d’autres sources d’inspiration que l’Amérique du Sud, car L’Orient va vite la happer... Madame Aude n’en revient pas!


- Publié le Mardi 8 Octobre 2013 à 17:11

Tina Decerle, Passions orientales
Leur rencontre

Tina Decerle: C’était à un mariage. J’avais entendu parler de Madame Aude, mais je n’osais pas lui dire bonjour. J’ai eu un coup de foudre pour cette dame... Elle ressemblait à quelqu’un de ma famille, je l’ai trouvée tellement bien, tellement gaie!
Madame Aude:  Son accent j’adore! Il faut qu’elle le garde! Ses «R» qu’elle mange et son franc parler m’ont tout de suite conquise. Tina ne voit que des gens qu’elle estime sincères. De plus, elle a un côté généreux extraordinaire, elle accepte de faire des défilés pour mes petits vieux à la Maison de retraite de Roquefeuil...

Tina Decerle, Passions orientales
Les questions de Madame Aude

Lorsque tu es arrivée à La Réunion, quelle a été ta première impression? Une petite île?
Au depart, nous étions venus pour deux ans. La première chose que nous avons faite en débarquant de l’avion a été de déjeuner dans un petit restaurant sur le Barachois. J’ai mangé huit bouchons, je m’en souviens encore. C’était bon! J’ai trouvé drôle de voir ce petit aéroport. On se sent vraiment dans une île ici... 
 
-Comment en es-tu venue à faire de ta passion pour les costumes une activité?
C’est d’abord une histoire de rencontre avec le monde oriental. Je commençais à apprendre la danse orientale, et à l’époque il n’y avait pas internet, je n’avais jamais approché ces costumes et suis tombée littéralement amoureuse de ces tenues qui ressemblent tant à des costumes brésiliens. La première fois que j’ai vendu un costume, j’ai failli pleurer tellement j’étais triste de m’en séparer!
Madame Aude: Tina a ouvert une boutique chez elle, une sorte de souk. On se croirait à Istanbul... 
 
-Combien de costumes as-tu?
J’en ai beaucoup, plus de 200. C’est terrible, je n’ai plus de place et je suis obligée de mettre dans une deuxième chambre, ma passion est un peu envahissante...
Madame Aude: Elle adore les costOUmes, les jOUpes qui sonnent! Elle m’a offert une magnifique djellaba.
 
-Où déniches-tu toutes ces merveilles?
Je voyage tous les trois mois, en Turquie, à Dubaï, en Egypte, au Maroc. Deux fois par an, je vais au Brésil, car je suis attachée à mes racines, et là j’apprends encore des techniques pour les costumes. J’ai reçu des danseuses orientales célèbres, connues mondialement. Je les ai fait venir à mes frais.
Madame Aude: C’est une passion qui la dévore...
 

Tina Decerle, Passions orientales
Comment fais-tu dans tes voyages vers l’Orient, une femme seule?
Je vais chez l’habitant, j’ai des contacts. Je m’habille alors comme eux.
Madame Aude:  Ce n’est pas dangereux? Sous ma tenue traditionnelle, je suis protégée, on ne voit pas que je qui blonde. En Egypte, en Turquie... Je me fonds dans la foule. Au départ c’est vrai, j’avais peur lorsque je partais faire mes achats mais maintenant je me débrouille, et suis plus à l’aise en arabe. Je me promène dans les souks, et je trouve parfois des merveilles, une petite chose chinée pour faire des créations exclusives. Je veux vivre comme les autochtones quand je suis dans un pays. C’est vrai, j’ai vécu des choses incroyables... En plus de ma passion pour les costumes qui brillent, j’ai ce besoin de découverte de cultures, de nouveaux pays, de gens différents. 
 
-Tu recherches le coup de cœur?
Je n’achète que sur coups de cœur, pour que cela soit beau. Je fais des rencontres merveilleuses. J’ai des Réunionnais qui viennent voir mes chambres et sont stupéfaits. Les gens ici aussi aiment ce qui brille et ce qui est beau. Je trouve que les Réunionnaises portent très bien les costumes. Cela fait des échanges culturels formidables entre mon Brésil, La Réunion et L’Orient... Je ramène des costumes, je couds, je rajoute. Ces créations sont uniques.
Madame Aude: C’est beau, c’est vrai et je suis sûre que parfois c’est tellement beau qu’elle ne gagne pas d’argent en vendant son costume! J’adore regarder ses deux chambres, j’ai l’impression que je suis en voyage. Ce sont des vêtements venus des quatre coins du monde. Je suis fascinée par cette passion dévorante, je peux l’écouter en parler pendant des heures... Elle part dans des pays parfois en proie à des troubles, elle a un côté aventurière.
 
-Pourquoi aimez-vous madame Aude?
Parce qu’elle est trop! C’est un véritable antidépresseur, si on n’est pas bien, il suffit de l’appeler. On a tous besoin d’elle à La Réunion, et puis elle est naturelle comme une Brésilienne, c’est une véritable Carioca (ndlr un habitant de Rio de Janeiro)! Elle parle comme nous, nous avons sympathisé immédiatement!


Catherine Ronin