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Le rapport qui fâche Didier Robert


Dans son rapport 2014, la Cour des Comptes a littéralement épinglé le tourisme à La Réunion, et de façon plus générale dans les Outre-mers. L’organisme en charge du tourisme à La Réunion, chapeauté par la Région, a décidé de réagir contre ce «rapport à charge». Entouré d’élus régionaux, de représentants de l'Ile de la Réunion Tourisme, des Iles Vanille et du Comité Expert Tourisme, Didier Robert a tenu à remettre les pendules à l’heure, sans langue de bois!


- Publié le Mercredi 5 Mars 2014 à 07:00

«Que l’Etat balaye devant sa porte!»

Le président de Région tient avant toute chose à donner sa version chiffrée concernant le dossier tourisme dans note île. «Le tourisme c’est plus de 9 000 emplois dans notre île, et un chiffre d’affaires de 339 M€. Ce secteur est unanimement  reconnu par les acteurs publics et privés comme fort potentiel de développement et sur lequel la collectivité régionale mise beaucoup». 
Didier Robert martèle la cohérence des moyens mis en œuvre dans le cadre de sa stratégie tourisme: augmenter l’offre touristique via le nombre de chambres, renforcer la logique d’actions concertées entre les différents acteurs et enfin la nécessaire ouverture à de nouveaux marchés. Ces trois axes sont prioritaires, le président de Région est catégorique: «L’ouverture à de nouveaux marchés est nécessaire compte tenu de la trop grande dépendance par rapport au marché métropolitain. Le dispositif des Iles Vanille va dans ce sens. Ces dernières ont d’ailleurs été saluées par l’OMT (Organisation Mondiale du Toursime)».
Les choses sont donc clairement posées, Didier Robert reconnaît «qu’une évaluation est nécessaire, je m’y soumets très volontiers. Cependant, je me refuse aujourd’hui à remettre en cause cette stratégie. On ne va pas changer de cap tous les deux ans. La stratégie tourisme est le fruit d’un long travail d’orientation et de réflexion». Les choses sont dites, la Région poursuivra sa politique actuelle en matière de tourisme... 


Face à ce rapport à charge, Didier Robert  contre–attaque avec dans son viseur l’Etat: «Je ne me laisserai jamais dicter mes faits et gestes par de beaux penseurs qui se posent en donneurs de leçons et sont totalement déconnectés des réalités du territoire. Nous ne sommes pas dupes de la manœuvre. L’objectif de ce rapport est de pointer du doigt la défiscalisation en Outre-mer afin de le remettre en question. 
Ce gouvernement, par principe, est opposé à la défiscalisation Outre-mer. Victorin Lurel est contre de manière générale, préférant le crédit d’impôt. Je sais que le gouvernement a des difficultés à boucler ses budgets, mais ce n’est pas une raison suffisante pour tuer un dispositif qui a fait ses preuves depuis 1986. Il ne faut pas que l’arbitrage se fasse en défaveur de nos territoires. Personne n’est dupe, en tous cas pas moi!». 

 
Les points de blocage organisés par l’Etat existent selon le président de Région «Des lenteurs organisées par le Ministère de l’Economie et des Finances pour les agréments en défiscalisation». Quant à  l’indispensable foncier, Didier Robert a une autre petite idée... «L’Etat possède plus de 10 hectares de terrains en friche sur la côte Ouest, mal utilisés... Quelle est la part de l’Etat, l’Etat peut-il balayer devant sa porte? Qui est responsable de la politique des visas? L’Etat! Les gestions des crises du chikungunya et requins ont été lamentables. L’Etat ouvre systématiquement le parapluie et invente de nouvelles règles du jeu… Tous les investisseurs potentiels sont systématiquement découragés les uns après les autres, mais nous ne changerons pas notre feuille de route!» C’est dit et c’est on ne peut plus clair…
 
Catherine Ronin