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La princesse Margaret victime d'alcoolisation foetale?


Et si la "princesse rebelle" avait été une victime silencieuse ? Une biographie avance une thèse renversante sur Margaret, la sœur d’Elizabeth II.


Par Chloé Grondin - Publié le Vendredi 1 Août 2025 à 10:11

Photo d'illustration
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C’est une hypothèse pour le moins étonnante — et bouleversante — que développe une nouvelle biographie consacrée à la princesse Margaret : et si l’origine de ses troubles du comportement, de sa tristesse chronique, de sa vie tumultueuse, se trouvait… dans sa naissance elle-même ? Plus précisément, dans la grossesse de sa mère, Elizabeth Bowes-Lyon, future reine-mère du Royaume-Uni.

La journaliste Meryle Secrest, réputée pour ses enquêtes fouillées et nommée au prix Pulitzer, avance dans Princess Margaret and the Curse: An Inquiry into a Royal Life que la sœur cadette d’Elizabeth II pourrait avoir été atteinte du syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF). Un trouble lourd, encore mal connu du grand public, causé par la consommation d’alcool durant la grossesse, et qui peut altérer durablement le développement physique et neurologique d’un enfant à naître.

Margaret, plus qu'une princesse rebelle ?
Longtemps, l’attitude provocatrice de Margaret avait été interprétée comme le fruit d’une frustration : née « trop tard » pour accéder au trône, étouffée par les contraintes de la monarchie, et empêchée d’épouser l’homme qu’elle aimait. Elle était brillante, charismatique, mais capricieuse, impulsive, sujette à de soudains accès de mélancolie. Une figure sulfureuse de la famille royale britannique, qui fascinait autant qu’elle dérangeait.

Mais la biographie de Secrest jette une lumière toute différente sur ce portrait : Margaret aurait manifesté dès l’enfance des symptômes typiques du SAF — des sautes d’humeur, un retard de croissance, des difficultés d’apprentissage (notamment pour l’écriture), de violentes migraines. Elle aurait aussi fait preuve d’une impulsivité parfois dangereuse : la presse rapporte qu’elle mit un jour le feu à ses cheveux lors d’un dîner familial. Sa fin de vie fut marquée par l’isolement, la dépression, et des excès d’alcool et de tabac qui ont précipité sa mort en 2002, à 71 ans.

Une hypothèse plausible ?
Mais pourquoi soupçonner ce syndrome chez une princesse née en 1930 ? Tout simplement parce qu’à l’époque, les dangers de l’alcool pendant la grossesse étaient totalement ignorés. La reine-mère, bien que modérée comparée à sa fille Margaret, ne cachait pas son goût pour les boissons alcoolisées : gin, Dubonnet, Martini… Le tout bien avant 18 heures. Dans une lettre à son mari George VI lors de sa première grossesse, elle écrivait que la simple vue du vin lui donnait la nausée — ce qui, paradoxalement, pourrait avoir protégé la future Elizabeth II. Mais rien ne dit qu’elle s’était imposé les mêmes restrictions pendant la grossesse suivante.

En somme, l’idée n’est ni absurde, ni confirmée. Il n’existe aucune preuve formelle d’une exposition prénatale à l’alcool dans le cas de Margaret. Mais en recoupant les symptômes décrits, les témoignages de l’époque, et le contexte médical des années 1930, la piste soulevée par Meryle Secrest est troublante.