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Christophe Moucouvea : La passion du travail bien fait !!!!


Ponctuel, courtois, les cheveux très courts, Christophe Moucouvea,
29 ans, n’en revient pas d’avoir été convié par Madame Aude pour sa rubrique coup de cœur... N’oublions pas que Madame Aude est Colonel de Réserve, et qu’elle a une affection particulière pour les uniformes... Ce civil, travaillant à la Base Navale, est son coup de cœur en tant que jeune Réunionnais portant beaucoup de valeurs qui lui sont chères.
Dépanneur frigoriste, ce civil de la Défense vient de remporter un prix, celui de meilleur frigoriste de La Réunion 2013... Au-delà de cette
récompense, Madame Aude a voulu mettre en lumière la superbe intégration des civils au sein du monde militaire, des Réunionnais et des métropolitains de passage, un exemple de coopération dont peut se targer La Réunion.


- Publié le Mardi 12 Novembre 2013 à 08:20


Christophe Moucouvea : La passion du travail bien fait !!!!

Leur rencontre

Christophe Moucouvea: A la radio tout d’abord. Je tiens à la remercier pour tous les bons conseils qu’elle donne. Elle aide les plus faibles, 
c’est un peu ce que je fais au syndicat. C’est un très grand honneur d’être à côté d’elle aujourd’hui!
Madame Aude: Je l’ai vu à La Base Navale. Comme je suis Colonel 
de Réserve de l’Armée de l’Air, je suis parfois conviée à la Base Navale, et nous nous étions déjà croisés.



Les questions de Madame Aude


Comment arrive-t-on civil de La Défense?
C’est tout un parcours, et un concours réussi au final pour moi. En 1998, j’ai passé au Tampon un BTS  mais c’était difficile de se faire employer sans expérience.
 
 


Madame Aude: C’est toujours la même chose... Ils veulent de jeune diplômés avec une expérience... C’est extraordinaire ça! Il faut former les jeunes!
C.M.: Donc, suite à ce BTS, j’étais en galère et je suis parti à l’Armée, 
c’était quasiment la dernière année où il y avait le service militaire. 
Je me suis retrouvé à Balard, à Paris, à l’Etat-Major de l’Armée de l’Air. 
Je me suis battu pour y arriver. J’avais envie d’être formé, plus encore, 
et me suis donc engagé dans les pompiers... Ma famille, les amis, mon île me manquaient et j’ai fait le choix de revenir à La Réunion. J’ai alors commencé à rechercher un emploi... Le service militaire m’avait réellement apporté un plus, et j’ai pu me faire embaucher dans une entreprise
 de climatisation. Le fait que je sois passé par l’armée a plu à mon patron. Ensuite, j’ai appris beaucoup par mes collègues, le diplôme ca ne fait pas tout... On se nourrit de l’expérience des autres et je remercie tous ceux 
qui ont croisé ma route.
Madame Aude: La fameuse expérience!

 
 
 


Pourquoi êtes-vous entré aux FAZSOI (Forces Armées de la Zone Sud de l’Océan Indien)?
J’ai vu une proposition à l’ANPE des FAZSOI qui souhaitaient alors pérenniser l’embauche locale... J’étais en poste, mais pour moi c’était une continuité que cette offre. Je suis passée par l’armée, ai fait le choix d’un emploi local, et là il y avait la possibilité d’intégrer un poste de personnel civil de la Défense. Il est important de garder du personnel civil au sein de la structure des FAZSOI car nous sommes la mémoire du système et pouvons aider à l’améliorer. C’est important d’avoir du personnel pérenne. 
 
Etes-vous passé par un concours?
Oui... L’ANPE à l’époque recherchait donc pour la base navale 
un chaudronnier et ce fameux frigoriste... J’ai passé un examen, théorique et pratique, à bord d’un bateau. En cinq minutes, j’avais résolu la panne. 
J’ai donc aujourd’hui un contrat de personnel civil de la Défense, en tant qu’ouvrier d’Etat. 
 
Et que faites-vous quand les bateaux ne sont pas là? 
Je ne fais pas que office de dépanneur! Il y a toute une partie gestion des stocks de gaz. La réglementation est aujourd’hui très sévère en la matière. Il nous faut une aptitude pour manipuler le gaz. Tout achat et manipulation de gaz doivent être déclarés en France. Cela demande beaucoup de rigueur, et de temps.

Est-ce donc un choix que d’être dans l’armée?
Je n’ai jamais eu peur de la rigueur. Je tiens à remercier mes parents, mon grand-père qui a admirablement élevé ses dix enfants. Le commandant Cloup 
(ndlr: François-Régis Cloup Mandavialle est aujourd’hui Amiral à Brest), 
avait initié cette non séparation entre le civil et le militaire, tout en gardant 
toute la rigueur nécessaire. L’union a fonctionné.
Madame Aude: Les Chinois sont comme cela. Il faut travailler, c’est 
une éducation admirable, et ça fait du bien un petit coup de pied dans les fesses. 
 
Et vous êtes délégué syndical?
Oui, mais avec une vision de déblocage de situation, une gestion intelligente des conflits ou de désamorçage. J’assume! Nous sommes 
10 civils à La Base Navale (ndlr et 200 militaires),  mais plus de 300
 civils au sien des FAZSOI.
Madame Aude: C’est un FO intelligent, pas obtus et pas borné. 
C’est bien!
C.M.: Nous sommes des civils au sein d’une structure militaire. 
Nous venons avec notre expérience et notre savoir-faire, par voie de concours. Nous sommes au top professionnellement et devons, nous spécialistes, travailler avec des militaires, qui eux ont la particularité d’êtres polyvalents. Il faut trouver une harmonie...
 
Portez-vous un uniforme?
Madame Aude: J’adore l’uniforme... Les chaussures toujours blanches des marins m’impressionnent, même dans la poussière elles sont toujours impeccables.
C.M.: Non, nous n’en n’avons pas, mais pour travailler nous portons 
un tee-shirt de la Marine...
 
 
 
 

Et ce trophée?
En 2013, j’ai eu l’honneur de recevoir le trophée  du meilleur frigoriste de La Réunion. Mon chef m’a poussé à participer, le commandant a soutenu la démarche. Mes chefs ont su me convaincre et cela a été une bonne occasion de me confronter à mes camarades du civil.
Madame Aude: Evidement c’est un truc pointu et c’est un Chinois qui a gagné!
C.M.: J’ai fait la différence par la rigueur de mon travail je pense, 
j’avais aussi confiance en moi. Franchement, cette fameuse rigueur 
militaire est un énorme plus dans le monde du travail, cette idée 
de perfection permanente. Je ne lâche jamais, c’est un état d’esprit... parfois c’est même obsessionnel! J’ai aussi une très grosse motivation pour mon métier et je pense que le jury l’a ressentie, cette motivation est communicative. J’étais très fier de représenter la Marine. 
Je ne regrette aucun choix dans ma vie, mais être à la Base m’a vrai-ment fait avancer. Cela me pousse à aller au plus profond de moi 
et à me remettre en question avec cette rigueur perpétuellement 
présente. Maintenant, je suis formaté militaire. Lorsque je fais quelque chose, je vais refaire jusqu’à la perfection. Aujourd’hui, je suis aussi là pour encadrer les jeunes...  
Est-ce donc un choix que d’être dans l’armée?
Je n’ai jamais eu peur de la rigueur. Je tiens à remercier mes parents, mon grand-père qui a admirablement élevé ses dix enfants. Le commandant Cloup 
(ndlr: François-Régis Cloup Mandavialle est aujourd’hui Amiral à Brest), 
avait initié cette non séparation entre le civil et le militaire, tout en gardant 
toute la rigueur nécessaire. L’union a fonctionné.
Madame Aude: Les Chinois sont comme cela. Il faut travailler, c’est 
une éducation admirable, et ça fait du bien un petit coup de pied dans les fesses. 
 
 

Et vous êtes délégué syndical?
Oui, mais avec une vision de déblocage de situation, une gestion intelligente des conflits ou de désamorçage. J’assume! Nous sommes 
10 civils à La Base Navale (ndlr et 200 militaires),  mais plus de 300
 civils au sien des FAZSOI.
Madame Aude: C’est un FO intelligent, pas obtus et pas borné. 
C’est bien!
C.M.: Nous sommes des civils au sein d’une structure militaire. 
Nous venons avec notre expérience et notre savoir-faire, par voie de concours. Nous sommes au top professionnellement et devons, nous spécialistes, travailler avec des militaires, qui eux ont la particularité d’êtres polyvalents. Il faut trouver une harmonie...


Portez-vous un uniforme?
Madame Aude: J’adore l’uniforme... Les chaussures toujours blanches des marins m’impressionnent, même dans la poussière elles sont toujours impeccables.
C.M.: Non, nous n’en n’avons pas, mais pour travailler nous portons 
un tee-shirt de la Marine...
 
Et ce trophée?
 
En 2013, j’ai eu l’honneur de recevoir le trophée  du meilleur frigoriste de La Réunion. Mon chef m’a poussé à participer, le commandant a soutenu la démarche. Mes chefs ont su me convaincre et cela a été une bonne occasion de me confronter à mes camarades du civil.
Madame Aude: Evidement c’est un truc pointu et c’est un Chinois qui a gagné!
C.M.: J’ai fait la différence par la rigueur de mon travail je pense, 
j’avais aussi confiance en moi. Franchement, cette fameuse rigueur 
militaire est un énorme plus dans le monde du travail, cette idée 
de perfection permanente. Je ne lâche jamais, c’est un état d’esprit... parfois c’est même obsessionnel! J’ai aussi une très grosse motivation pour mon métier et je pense que le jury l’a ressentie, cette motivation est communicative. J’étais très fier de représenter la Marine. 
Je ne regrette aucun choix dans ma vie, mais être à la Base m’a vrai-ment fait avancer. Cela me pousse à aller au plus profond de moi 
et à me remettre en question avec cette rigueur perpétuellement 
présente. Maintenant, je suis formaté militaire. Lorsque je fais quelque chose, je vais refaire jusqu’à la perfection. Aujourd’hui, je suis aussi là pour encadrer les jeunes... 

Pourquoi aimez-vous Madame Aude?
Pour son dévouement, pour aider toujours son prochain. On devrait tous être comme elle. Il faudrait plus de personnes comme vous, vraiment!