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Bipolarité : un trouble à double facette


La bipolarité, longtemps appelée psychose maniaco-dépressive, est un trouble complexe qui mêle exaltation et abattement, énergie débordante et épuisement total. Elle touche environ 1 à 2 % de la population mondiale selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), et bouleverse profondément la vie de ceux qui en souffrent ainsi que celle de leurs proches.


Par Chloé Grondin - Publié le Jeudi 30 Octobre 2025 à 13:46

Longtemps tabou, le trouble bipolaire commence enfin à être reconnu dans sa réalité. Des figures publiques comme Catherine Zeta-Jones ou Demi Lovato ont contribué à lever le voile sur ce « trouble à double facette ».

Le trouble bipolaire se caractérise par des alternances de phases maniaques et dépressives.Pendant la phase maniaque, la personne se sent euphorique, pleine d’énergie, d’idées et d’ambition. Le sommeil devient superflu, la confiance en soi démesurée, parfois jusqu’à l’imprudence. Les dépenses excessives, la désinhibition et les comportements à risque ne sont pas rares.

Puis vient la phase dépressive, souvent brutale : perte d’intérêt, fatigue extrême, sentiment de vide, idées noires. Tout semble alors insurmontable. Ces deux pôles, bien que contraires, font partie d’un même cycle émotionnel qui peut durer quelques jours à plusieurs semaines, voire des mois.

Un diagnostic souvent tardif
Il faut en moyenne près de dix ans pour qu’un trouble bipolaire soit correctement diagnostiqué. La raison ? Ses symptômes sont parfois confondus avec une simple dépression, un trouble anxieux ou une hyperactivité. Or, le diagnostic précoce est crucial pour éviter les rechutes et prévenir les conséquences sociales, professionnelles et affectives souvent lourdes. Les psychiatres utilisent des critères précis, notamment ceux du DSM-5 (manuel diagnostique de référence), pour identifier les cycles, l’intensité et la fréquence des épisodes.

Des causes multiples et encore mystérieuses
Les causes exactes de la bipolarité restent complexes, mêlant facteurs génétiques, biologiques et environnementaux.
Les études montrent une prédisposition familiale : lorsqu’un parent est atteint, le risque pour l’enfant est multiplié par dix. Les perturbations des neurotransmetteurs (dopamine, sérotonine, noradrénaline) jouent également un rôle clé, tout comme les événements de vie stressants ou les traumatismes précoces.

La bipolarité ne se guérit pas, mais elle se stabilise. Grâce à un traitement adapté – souvent à base de thymorégulateurs (comme le lithium ou la lamotrigine), associé à une psychothérapie et une hygiène de vie rigoureuse – de nombreuses personnes parviennent à retrouver une vie équilibrée. Les approches modernes insistent aussi sur la psychoéducation : apprendre à reconnaître les signes avant-coureurs d’une rechute, réguler son sommeil, gérer le stress et s’entourer d’un réseau de soutien solide.