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Audrey Damour : combattre la maladie en lançant un défi à son corps


Elle sourit Audrey Damour, même si son combat face au cancer n’est pas encore fini … Grâce à un mental hors pair, elle vient de relever un défi incroyable. En novembre, cette sportive affrontait le choc du spectre de la maladie et une lourde opération… Quatre mois plus tard, elle se métamorphosait et remportait un concours de culturisme. Une leçon de courage et un témoignage pour encourager toutes les femmes à se faire dépister.


Par Catherine RONIN - Publié le Vendredi 16 Mars 2018 à 15:51

De la volonté, du dépassement de soi il en fallait pour arriver à un tel résultat ! Le week-end dernier, Audrey Damour devenait championne de La Réunion IFBB Wellness (ndlr : une nouvelle catégorie dans le culturisme proche du bikini fitness mais avec un accent mis sur les muscles des cuisses et des fessiers). Un titre remporté grâce à une préparation extrêmement contraignante de plus de 4 mois.

Sa mère emportée par un cancer de l’utérus à l’âge de 47 ans
Au delà de la performance sportive, c’est avant tout un combat mental que la jeune femme de 26 ans a livré. Sa force, elle la tire de son histoire familiale et d’un drame : sa mère bien trop tôt disparue emportée par un cancer de l’utérus à l’âge de 47 ans. La petite Audrey n’avait alors que 12 ans… Malheureusement l’histoire va vouloir se répéter !


Un contrôle de routine et sa vie bascule
En avril dernier, lors d’un contrôle de routine avant la pose d’un stérilet, un frottis révèle la présence de lésions précancéreuses  au niveau de son col de l’utérus. Les médecins lui conseillent de refaire l’examen trois mois plus tard, un siècle pour la jeune femme qui a 26 ans vit dans une angoisse folle.  Elle témoigne : « Cela a été un choc terrible. Je venais pour un examen de routine et le verdict implacable tombe. En plus, à l’époque je ne travaillais pas. Une véritable année noire ! Je pensais que tout allait bien, je n’avais pas encore d’enfants, je menais une vie très saine et sportive. J’ai passé des nuits entières à gamberger. Une biopsie a été envoyée en Métropole qui va confirmer la présence de cellules précancéreuses : finalement en novembre c’est l’opération ».


Un défi fou
Audrey subit en novembre une conisation (ndlr : un acte chirurgical consistant à enlever une portion du col utérin). Le lendemain de son opération elle prend sa décision : elle va se concentrer sur un objectif, celui de se préparer à un concours de culturisme. La jeune femme très sportive, elle court et fait du fitness, n’a alors jamais pratiqué ce sport… 
Elle raconte la suite : « Je me suis lancée dans la compétition et incroyablement j’ai dans le même temps trouvé travail. J’ai fait beaucoup de compétitions sportives et ai toujours rêvé de faire cela, mais je me freinais. De décembre à mars je me suis consacrée à ce concours, 2 heures tous les soirs. Cela m’évitait de penser et comme en plus j’avais trouvé un travail, ma tête était occupée ». 


Audrey avoue que rapidement elle a pris conscience de l’ampleur de la tache… Très excitée au début, elle réalise les sacrifices qu’elle va devoir consentir, notamment au niveau de l’alimentation. Il lui faut baisser ses apports glucidiques, oublier les repas de fête à la période de Noël… Voici venu le temps des protéines, des légumes verts, du riz complet et autres flocons d’avoine. Pas facile selon elle de regarder les autres avaler un carry camarons, ou une raclette, quand on est face à sa petite barquette ! «  C’est plus psychologique que physique… C’est une expérience basée sur le dépassement de soi ! ». Audrey, 1m61 pesait 57 kilos avant de commencer sa préparation, le jour du concours la balance affichera 51 kilos… La période de sèche est passée par là.


Le spectre de la maladie toujours présent
Le soir de sa victoire, Audrey Damour a réalisé son retour à ce qu’elle appelle « la vraie vie ». Avec délectation elle  renoue avec le chocolat. « Je remange normalement, je suis déjà moins sèche que sur la photo de compétition ».

Qualifiée pour la finale de la compétition en France qui aura lieu la semaine prochaine, Audrey ne pourra s’y rendre… Cette qualification cependant est maintenue pour l’année prochaine, sa décision est déjà prise : « Je compte continuer la dedans car cela m’aide à penser à autre chose. »
Audrey n’a pas encore tourné la page de la maladie. Elle a encore des lésions précancéreuses… «  Je suis prête à subir une autre conisation. Là suis armée et préparée psychologiquement ! Avant je ne pensais qu’à cela lorsque je ne travaillais pas et que je n’avais aucun objectif. Que ce soit la maladie ou un deuil, face à ces épreuves de la vie, il faut s’accrocher et se battre. Il ne faut pas lâcher, la vie est trop belle, même si j’ai encore des lésions précancéreuses. J’ai l’impression d’être une nouvelle moi, au delà de l’aspect de mon corps… ».


Audrey Damour : combattre la maladie en lançant un défi à son corps

Audrey Damour : combattre la maladie en lançant un défi à son corps