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Une loi française contre la discrimination des cheveux au travail


Dans un mouvement législatif audacieux qui pourrait bien changer le visage des codes professionnels en France, l'Assemblée nationale a franchi un pas remarquable vers l'inclusion et la diversité en adoptant, en première lecture, une proposition de loi visant à combattre la "discrimination capillaire" dans le milieu du travail.


Par Léa S. - Publié le Vendredi 29 Mars 2024 à 08:55

Image d'illustration Pexels
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Sous l'impulsion du député guadeloupéen Olivier Serva, du groupe indépendant Liot, la législation propose de sanctionner les pratiques discriminatoires liées à la coiffure, une première dans l'hexagone qui s'aventure là où peu de législations ont osé s'aventurer.

Avec un vote écrasant de 44 voix contre deux, cette proposition cherche à protéger la liberté capillaire en milieu professionnel, en interdisant aux employeurs d'exiger des modifications comme le lissage des cheveux afro ou la dissimulation de tresses et de dreadlocks.

Ce texte législatif propose d'ajouter "la coupe, la couleur, la longueur ou la texture des cheveux" à la liste déjà longue des discriminations passibles de sanctions pénales au travail en France, qui inclut l'âge, le sexe, ou encore l'apparence physique. Malgré l'existence de lois contre la discrimination, Olivier Serva souligne un fossé entre la théorie et la réalité, mettant en avant la nécessité de clarifier et d'adresser spécifiquement la discrimination capillaire souvent méconnue ou négligée.

La proposition de loi soulève des discussions cruciales sur des sujets tels que les pressions subies par les femmes noires pour lisser leurs cheveux avant un entretien d'embauche, les stigmates auxquels font face les personnes rousses et les défis rencontrés par les hommes chauves. Cette initiative législative cherche donc à créer un environnement de travail plus inclusif et tolérant, où la diversité capillaire est célébrée plutôt que réprimée.

Le gouvernement, représenté par la ministre à l'Egalité femmes-hommes Aurore Bergé, a exprimé un "regard bienveillant" sur ce texte, reconnaissant son potentiel à illuminer et combattre ce type spécifique de discriminations, bien que la loi actuelle offre déjà des mécanismes de lutte contre de telles pratiques.