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Portraits Créoles

Sarah Vidot, harcelée elle s'est tue


Les langues de plus en plus se délient et les courageux témoignages de victimes de harcèlement en amènent d'autres. Sarah Vidot, que tout le monde appelle Pommy, a beaucoup souffert mais n'a jamais réussi à en parler. Courageusement aujourd'hui elle souhaite sortir de son silence pour que ceux et celles qui souffrent de harcèlement ai la force d'appeler au secours.


Par Chloé Grondin - Publié le Mercredi 10 Novembre 2021 à 11:34

Etudiante en psychologie, la Saint Leusienne au magnifique sourire vient de vivre une incroyable expérience humaine. Sarah a choisi d'effectuer au cours d'une année sabbatique un service civique. Au sein d'une école maternelle elle s'est occupée d'enfants à profils particuliers porteurs de handicaps. Ces moments forts ont fait naitre une vocation et  avec assurance et détermination elle va maintenant s'engager vers une formation d'assistante sociale.

Cette passionnée de Nitendo et de Nail Art, qui posait pour la première fois, est également une artiste qui peint, écrit, cuisine. Si Pommy a voulu cette interview c'est pour livrer son témoignage... 

D'une traite, elle raconte ce qu'elle a subi, un témoignage fort : " Mon manque de confiance en moi n’est pas présent sans raison. En effet durant mes années au collège j’ai été victime  de harcèlement scolaire, je me faisais tout les jours critiquer sur mon physique ou sur ma personnalité. Chaque jour je subissais des moqueries du genre ‘’ tu ressembles à un troll , t’es moche‘’ …

Perte de confiance en elle, décrochage scolaire et stratégie d'évitement
Dès mon entrée en 6ème les critiques ont débuté et j’ai très vite commencer à perdre confiance en moi. J’étais normalement une très bonne élève, mais j’ai vu ma moyenne scolaire diminuer de trimestre en trimestre. J’étais dans la meilleure 6ème du collège et quand mes notes ont commencé à descendre on me traitait de nulle, on me disait que jamais je n’allais arriver à quelque chose dans la vie. ".

Perte de confiance en elle, décrochage scolaire, les choses malheureusement ne vont pas s'arranger. Pommy poursuit : " J’avais tellement peur d’aller au collège que je mettais en place des stratégies pour ne pas y aller. Je faisais semblant de louper le bus , je faisais semblant d’être malade… Le seul endroit où je me sentais bien c’était à l’infirmerie. Je n’entendais plus les moqueries des autres ".

Une souffrance jusqu'à la mutilation
Elle analyse, lucide : " J’avais vraiment très peu d’ami(e)s et avec du recul je me dis que je n'en avais pas du tout. Pendant les récrés je restais souvent seule dans la cours à pleurer. Malheureusement je n’avais pas le courage d’en parler à mes parents, ils verront cette histoire en même temps que vous. Ma souffrance je l’extériorisais en me mutilant. Ce n’était pas la solution.
Aujourd’hui avec du recul j’encourage toutes les personnes subissant des critiques et du harcèlement à appeler à l’aide. Au début les moqueries on en rigole, mais à force cela pèse très lourd
".

Sarah, martèle son conseil... Il faut parler : " Je me suis toujours demandée ce que j’avais de différent des autres enfants pour subir tout ça. Aujourd’hui cette différence je l’utilise pour réussir. Beaucoup d’enfants se font harceler et n’osent pas en parler, ils restent dans le silence par honte .. ou par peur de jugement. Avec mon témoignage j’aimerais qu’ils prennent conscience que ce n’est pas de leur faute, qu’ils ne sont pas coupables de ce qu’ils vivent. Il faut en parler à ses parents ou à un adulte ! "