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Portraits Créoles

Ophélie Sautron, la fan de Dracula


A 23 ans cette Suzannoise n'a pas la passion de monsieur tout le monde... Fan inconditionnelle de littérature, elle se définit comme écrivaine et poétesse. Son univers de prédilection ? Ophélie Sautron aime naviguer dans un monde de créatures surnaturelles comme elle l'explique. Quoi de mieux que de la laisser se raconter en auto-portrait?

Photos: YKS Yakusa - Studio974


Par Chloé Grondin - Publié le Lundi 8 Août 2022 à 11:19

L'écriture, sa manière à elle de respirer
Physiquement, il est assez facile de me reconnaître, j’ai un visage arrondi, des yeux noisette en amande et des cheveux bouclés en un petit carré plongeant. On me dit souvent que je fais plus jeune que mon âge et, quelques fois pour plaisanter – en grande fan de Dracula que je suis – j’aime à dire qu’à l’âge de seize ans j’ai secrètement été métamorphosée en vampire.

Une grande fan de rock/glam métal, de films d’horreurs et d’histoires érotico-surnaturelles
Ma personnalité elle, est assez complexe. Au quotidien, je suis de nature calme et réfléchie, mais il m’arrive d’être très extravertie, voire même extravagante, avec les personnes que j’aime ou avec qui je m’entends vraiment bien. Ma spontanéité fait de moi une personne assez étonnante. Ouverte d’esprit, mes goûts sont très variés dans tous les domaines. Par exemple, bien que j’adopte souvent un style vestimentaire classico-vintage, je suis une grande fan de rock/glam métal, de films d’horreurs et d’histoires érotico-surnaturelles.

Je suis une grande amoureuse de la vie, de la nature, des statues grecques et de mythologie. D’ailleurs ma déesse préférée est Perséphone, divinité du printemps et reine du monde souterrain, aux côtés de son époux, Hadès. J’aime l’ambivalence de Perséphone, sa double facette, et quelque part je me dis que je lui ressemble. ".



 

" Dans la vie je travaille en librairie, toujours entourée de livres, mais je préfère me définir par ma fonction de poétesse et d’écrivaine. Le grand amour de ma vie a toujours été la littérature. Et celle-ci s’accompagne pour moi de l’écriture. Je ne peux pas passer une journée sans écrire, c’est ma manière à moi de respirer. J’ai commencé à écrire en sixième, comme beaucoup de personnes, dans un journal intime. Puis peu à peu en grandissant, j’inventais des histoires dans ma tête, sans jamais les écrire. Peut-être que je ne me sentais pas légitime ou pas capable de le faire ".

Un soir où le ciel était rose, seule dans sa chambre d’étudiante
C’est une fois arrivée à l’Université, à 17 ans que j’ai eu envie d’écrire des poèmes et des histoires, poussée par ce nouveau tournant dans ma vie, par cet élan de liberté. J’ai commencé par écrire mon premier « vrai » poème (« Muse » in Voyage d’un funambule) un soir où le ciel était rose, seule dans ma chambre d’étudiante. J’ai ressenti ce besoin très fort d’écrire dans un nouveau langage, de dire ce que j’avais sur le cœur dans une forme libre, sans limites. Et rien de plus libéré que la poésie. Alors j’ai écrit avec cette espèce d’urgence en moi, qui ne m’a plus quittée. Mon premier poème est un poème d’amour qui mêle mythologie et astrologie, thèmes qui se retrouvent dans le reste de mon écriture. Mon thème de prédilection reste la rencontre entre l’humain et la créature surnaturelle (vampire, esprit, démon…). J’en parle dans presque tous mes écrits .

Thé blanc brûlant à la framboise et sa playlist
 " Voici mon rituel d’écriture : tout d’abord je m’installe toujours sur le coin gauche de ma table à manger (je m’y sens étrangement plus inspirée que sur mon bureau), avec mon éternelle tasse de thé blanc brûlant à la framboise. Ensuite, j’ouvre le document word concerné sur mon ordinateur (car oui, j’écris plusieurs choses en même temps : mon roman, actuellement en correction, des nouvelles surnaturelles et des poèmes).

Je ne peux pas écrire de prose sans musique. J’ai toujours une playlist à portée de main pour écrire une histoire courte ou un passage de mon roman. Il me faut ma bulle musicale pour entrer dans une condition psychologique favorable à l’écriture. Par exemple, pour écrire mon roman, j’écoutais beaucoup de styles de musique différents venant d’artistes et de groupes que j’admire : David Bowie, Aurus, Abel Korzeniowski, Måneskin, Soundgarden…

Récemment j’ai découvert un artiste d’origine égyptienne dont l’univers me parle profondément : Tamino. En l’écoutant, j’ai l’impression que mon esprit flotte sur sa voix comme une barque sur un fleuve sacré, laissant voguer librement mon imagination. Ses chansons m’inspirent même de nouvelles histoires, dans un style plutôt mystérieux, sombre et romantique
".