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La Région Réunion

NRL : Livraison du Viaduc 5400



Par La Région Réunion - Publié le Mercredi 31 Mars 2021 à 09:20

LA NRL : UN CHANTIER D’UTILITÉ PUBLIQUE /
UN AXE SÉCURISÉ

1/ CONTEXTE

➜ La Route du Littoral actuelle représente un axe stratégique essentiel à l’activité économique de l’île. En effet, elle relie plusieurs bassins de vie et d’activités du territoire. Les communes du Port (34 128 habitants), de La Possession (33 020 habitants), le chef lieu, Saint-Denis (près de 150 000 habitants) et l’aéroport Roland Garros, situé sur la commune de Sainte-Marie (33 839 habitants), sont connectés entre eux par la Route du Littoral.

➜ Chaque jour, plus de 80 000 usagers et 60 % du fret de l’île (marchandises, carburants…) empruntent cet axe.

➜ Depuis la mise en service de la première route du littoral en 1963, cet axe est soumis à de multiples risques naturels majeurs. Érosion, fortes houles, chutes de pierres… perturbent régulièrement cet axe d’une douzaine de kilomètres. Sans réel itinéraire alternatif, le quotidien des usagers et la vie économique de La Réunion s’en trouvent donc fortement pénalisés.

➜ La Route de La Montagne (RD41) offre un parcours alternatif presque deux fois plus long, pour une durée de trajet quasiment triplée. Cet itinéraire, difficile d’accès pour les poids lourds et interdit aux plus forts tonnages, est également exposé à des risques d’éboulis.

➜ Un comité international d’experts (commission Süter), désigné par le Ministre de l’Équipement, indique dans des rapports (1999 et 2006), que la route actuelle, dangereuse et non sécurisable, doit être abandonnée et préconise la réalisation d’une nouvelle route éloignée de la falaise. Depuis 1976, année de mise en service en 2 x 2 voies de la route, plus de 40 personnes ont été blessées (fortes houles, chutes de pierres...) et 22 autres ont péri sous les éboulis.

➜ En 2006, suite à un éboulement de grande ampleur qui a coûté la vie à deux personnes, l’État (alors responsable des routes nationales) décide d’accélérer le projet d’une nouvelle route et retient, avec la Région Réunion, le tracé littoral mixte Digue, Viaduc et Tunnels.

➜ En 2012, la Déclaration d’Utilité Publique (DUP) lance le coup d’envoi de ce chantier prioritaire. Le partenariat important entre l’Europe, l’État et la Région Réunion permet de répondre aux enjeux à la fois financiers, environnementaux et sécuritaires.

 


2/ LA NRL, UN CHANTIER RÉUNIONNAIS,
FRANÇAIS ET EUROPÉEN

UN CHANTIER SOUTENU PAR L’EUROPE

Le Fonds Européen de Développement Économique Régional et la Banque Européenne d’Investissement ont participé activement au financement de ce projet d’intérêt général pour tous les Réunionnais.

La BEI a jugé La Région Réunion sérieuse et saine, et à accorder un prêt de 500 millions d’euros sous la forme d’un contrat de financement signé en 2015. Ce prêt de longue durée et à des conditions attractives grâce à la notation AAA de la BEI, a permis une réelle optimisation du plan de financement global du chantier.

L’État, l’Europe et la Caisse des Dépôts (CDC) ont également financé la Nouvelle Route du Littoral.

FOCUS SUR la Banque européenne d’investissement (BEI)

Une action concrète et ciblée pour la croissance et l’emploi Forte de son expertise et de son attractivité financière grâce à sa notation triple A, la (BEI) s’est imposée comme l’acteur clé de la relance par l’investissement en Europe et en particulier en France avec près de 8,5 milliards d’euros de financements nouveaux. L’action du Groupe BEI est centrée sur cinq secteurs clés d’intervention :
➜ les petites et moyennes entreprises qui créent 80 % des nouveaux emplois
➜ la protection de l’environnement urbain et naturel
➜ l’innovation pour promouvoir des compétences et des projets innovants dans tous les secteurs de l’économie
➜ la modernisation des infrastructures et le développement des réseaux trans-européens.

 

LA NOUVELLE ROUTE DU LITTORAL :
150 MESURES BLEUES ET VERTES POUR L’ENVIRONNEMENT

UN SUIVI RIGOUREUX

La collectivité s’assure de la mise en oeuvre d’un ensemble cohérent de mesures permettant d’éviter, réduire, suivre en continu et compenser les potentiels impacts résiduels du chantier. Ainsi, une organisation environnementale garantissant un suivi contradictoire des différentes problématiques environnementales a été mise en oeuvre :
➜ sur les chantiers, les responsables environnement des entreprises s’assurent quotidiennement des bonnes pratiques environnementales ;
➜ par sa présence sur le chantier et l’intervention de bureaux d’études spécialisés, EGIS, le maître d’oeuvre, s’assure du respect et de l’efficacité des mesures mises en oeuvre par les entreprises ;
➜ l’Assistant à Maîtrise d’Ouvrage Environnementale, le groupement Biotope/Artelia, effectue pour le compte de la Région une visite des chantiers au moins 2 fois par mois.
➜ la Direction d’Opération de la Nouvelle Route du Littoral (DORL), centralise, analyse les différentes données environnementales et informe les services de l’État ;
➜ les services de police de l’environnement de l’État effectuent à leur convenance des contrôles inopinés et réguliers ;
➜ au moins 2 fois par an, la Région présente un bilan environnemental au Comité Technique du Projet qui rassemble les services de l’État et les collectivités concernées ;
➜ un comité scientifique regroupant des experts indépendants internationaux est consulté au minimum deux fois par an également et autant que de besoin sur les différents aspects environnementaux du projet.

NRL - environnement

LA PRÉSERVATION DES MAMMIFÈRES MARINS

Les eaux réunionnaises sont notamment fréquentées par deux espèces de cétacés qui relèvent d’enjeux particulièrement forts, car fréquentant la zone de façon assidue (le Grand Dauphin de l’Indo-Pacifique, présent toute l’année au sein d’une bande côtière restreinte et donc potentiellement exposée aux effets du chantier ; la Baleine à bosse, présente uniquement pendant l’hiver austral et particulièrement emblématique et sensible aux perturbations anthropiques.)

DES MESURES D’ÉVITEMENT CONTRE LE BRUIT :

➜ avant et après les travaux bruyants sous-marins, des survols ULM permettent de s’assurer de l’absence de mammifères marins : en cas de présence à proximité, les travaux ne démarrent pas ;

➜ les entreprises respectent des seuils de bruits parmi les plus contraignants au monde. Les niveaux de bruit sont suivis par 4 hydrophones fixes implantés à 750 m du chantier et à 20 m de profondeur qui mesurent le bruit sous-marin en continu et en temps réel (contrôle extérieur Nortekmed), un dispositif d’alerte en temps réel (SMS générés automatiquement au Maître d’oeuvre) activé en cas de dépassement des niveaux de bruit autorisés et des mesures par hydrophones embarqués effectuées de manière hebdomadaire par les entreprises.

➜ des dispositifs spécifiques sont mis en place par les entreprises pour s’affranchir des travaux bruyants sous-marins (limitation des travaux bruyants pendant la saison des baleines, mise en place de rideaux de bulles pour contenir les bruits sous-marins et utilisation d’explosifs sous-marins non détonants pour les digues et viaduc, travaux « hors d’eau » pour la réalisation des batardeaux du Viaduc de la Grande Chaloupe, dispositif d’éloignement des individus avant des opérations potentiellement bruyante/ramp up…)

DES MESURES DE COMPENSATION :

➜ L’ÉQUIPE QUIÉTUDE est une équipe dédiée pour la mise en oeuvre d’une démarche opérationnelle de suivi de l’activité de whale watching à La Réunion . Il s’agit de maintenir voire renforcer, pour la durée du chantier, les conditions de quiétude des mammifères marins à l’échelle des eaux réunionnaises, et plus particulièrement sur les secteurs concernés par les activités de « whalewatching ».

 

LA PROTECTION DES OISEAUX MARINS

NRL - environnement

La Réunion abrite six espèces d’oiseaux marins reproducteurs, dont quatre appartiennent à la famille des Procellaridés :

➜ le Pétrel de Barau Pterodromabaraui et le Pétrel noir de Bourbon Pseudobulweriaaterrima sont endémiques de La Réunion et classés respectivement « En danger » et « En danger critique d’extinction » par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (IUCN2017).

➜ le Puffin du Pacifique Ardennapacifica et le Puffin tropical Puffinusbailloni sont classés comme non menacés (« Préoccupation mineure ») à l’échelle mondiale, en raison de leur aire de répartition indo-pacifique vaste et de leurs effectifs mondiaux importants (IUCN2017).

Ces quatre espèces sont localement protégées par arrêté ministériel.

Le chantier de la Nouvelle Route du Littoral prévoit, depuis sa conception, diverses mesures pour préserver l’avifaune :

DES MESURES D’ÉVITEMENTS ET DE RÉDUCTION CONTRE LES ÉCHOUAGES :

Sur le chantier des éclairages respectueux de l’avifaune marine sont mis en place avec :
➜ des lumières de couleurs jaune-orangées et orientées vers le sol, afin de ne pas attirer et désorienter les oiseaux ;
➜ 50 jours d’interdiction d’éclairage en période d’échouage massif (réparties entre les mois de décembre et avril)

DES MESURES DE COMPENSATION :

La Région accompagne et finance le plan de conservation des puffins de La Réunion et le plan national d’actions en faveur du Pétrel de Barau 2018-2027 dans le cadre des mesures compensatoires associées à la construction de la Nouvelle Route du Littoral. Ces plans élaborés et rédigés par l’UMR Entropie en collaboration avec la SEOR (Société d’études Ornithologiques de La Réunion) sous pilotage de la Direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DEAL) de La Réunion, ont pour objectifs la sauvegarde à long terme du Pétrel de Barau et la mise en oeuvre d’une stratégie de conservation pour les puffins de La Réunion.

Ces actions pour la conservation de ces deux espèces bénéficient d’un programme européen LIFE+ (2014 - 2020), piloté par le Parc National de La Réunion et rassemblant de nombreux partenaires.

 

LA QUALITÉ DE L’EAU
LA PROTECTION DES ZONES SENSIBLES

NRL - environnement

4 BOUÉES DE MESURES DE LA TURBIDITÉ EN CONTINU ET EN TEMPS RÉEL sont placées au niveau des zones sensibles :
➜ 2 sur le Banc des Lataniers : une du Groupement « digues  » (GTOI) et une du contrôle extérieur spécialisé (IX-Survey) ;
➜ 2 au niveau Pointe du Gouffre : 1 bouée du contrôle extérieur spécialisé (IX-Survey) et 1 bouée du Groupement «  Viaduc » (Vinci)

UNE SURVEILLANCE EN CONTINU DES VARIATIONS DU TAUX DE MATIÈRES EN SUSPENSION AVEC :
➜ un barrage anti-MES (matières en suspension) au niveau du Banc des Lataniers,
➜ 8 points de suivis réguliers pour les MES repartis sur l’ensemble de la zone de travaux, auxquels s’ajoutent de nombreux contrôles aléatoires.
➜ ce suivi a mis en évidence, des concentrations moyennes 10 fois inférieures au seuil à respecter.
➜ 1 fois par mois : 8 stations à 3 profondeurs en référence côtière + 3 stations à 3 profondeurs en référence eaux profondes
➜ 3 fois par semaine des prélèvements au débouché des ravines (au moins 3 ravines) à 3 profondeurs.

LA PRÉSERVATION D’ESPÈCES ENDÉMIQUES VÉGÉTALES ET LA LUTTE CONTRE LES ESPÈCES EXOTIQUES ENVAHISSANTES

Le chantier n’impacte pas directement le milieu terrestre constitué de la falaise et du Massif de La Montagne.
Néanmoins, au vu de l’intérêt marqué par la présence d’une flore rare à l’échelle de l’île voire de l’océan Indien, certaines espèces font l’objet de mesures compensatoires et de suivi.

CONSERVATION D’ESPÈCES ENDÉMIQUES
COMME LE BOIS DE PAILLE-EN-QUEUE

Parmi les mesures compensatoires, la rédaction et la mise en oeuvre d’un Plan Directeur de Conservation du Bois-de-Paille-en-Queue à La Réunion synthétise les connaissances sur cette espèce spécifique, identifie les dangers menaçant l’espèce à La Réunion (manque de connaissances sur l’espèce, menace des espèces envahissantes, problème de foncier…), et propose des fiches d’actions hiérarchisées par degré de priorité.

Sous le pilotage de la DEAL, le Conservatoire assure l’étude des espèces végétales remarquables identifiées, notamment sur la falaise entre Saint-Denis et la Possession.

Dans le cadre de cette mesure, trois espèces sont concernées :
➜ la mucune géante : non endémique de La Réunion, elle connaît une large répartition. Bien que quelques études existent ailleurs, l’espèce reste méconnue en local ;
➜ le bois de paille en queue : espèce endémique des Mascareignes (Réunion et Maurice), il a quasiment disparu à l’île Maurice (plus qu’une dizaine d’individus). La responsabilité de sa conservation revient donc surtout à La Réunion qui, elle, comptabilise environ 6 000 individus, tous concentrés sur la falaise entre Saint-Denis et la Possession ;
➜ le bois de senteur blanc : très souvent observé dans les années 80, seuls cinq pieds existent encore à l’état naturel. Le Plan National d’Action pour sa conservation a été rédigé en 2011 à la demande de l’État. Dans le cadre des mesures compensatoires NRL, la Région a soutenu la mise en oeuvre de certaines actions de conservation (inventaire de la collection du Conservatoire et (re)reproduction de l’espèce).

Un suivi environnemental de la flore et des habitats de la falaise de la Route du Littoral est également assuré, dans le cadre du chantier de la NRL, par le bureau d’étude ECOMED. Outre le suivi du bois de paille-en-queue, Ecomed a mis en place une étude sur la résistance au sel de l’espèce par rapport aux espèces envahissantes présentes sur la falaise, en partenariat avec le Conservatoire Botanique. Cette action préconisée dans le Plan Directeur de Conservation de l’espèce, a été matérialisée par le recrutement d’une étudiante de Master BEST (Biodiversité et EcoSystèmes Tropicaux) à l’Université de La Réunion qui assure le bon déroulement des tests et l’observation des résultats obtenus.


PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES DE LA NRL

La RN1 entre Saint-Denis et La Possession dite Route du Littoral, itinéraire stratégique reliant le port de commerce à la capitale administrative et à l’aéroport international Roland Garros, supporte un trafic journalier de l’ordre de 60 000 véhicules/jour. Soumise à de forts aléas naturels, géologique et maritime, cette route doit être abandonnée au profit d’une nouvelle route en mer, plus éloignée de la falaise et redimensionnée pour résister à des houles cycloniques centennales.

La nouvelle infrastructure présente les caractéristiques suivantes :
➜ Longueur approximative : 12,5 km (du PR 1,0 au 13,5 de la route actuelle)
➜ Vitesse de référence : 90 km/h
➜ Profil en travers : 2x2 voies + BAU + réservation d’emprise pour un futur TCSP - voie cycliste
➜ Combinaisons de digues et de viaducs en mer
➜ Diffuseur routier à Saint-Denis (RN 1 – Front de Mer et RN 6 – Boulevard Sud)
➜ Échangeur complet avec la RD 41 (route de La Montagne) à La Possession
➜ Projet sans péage

La collectivité s’assure de la mise en oeuvre d’un ensemble cohérent de mesures permettant d’éviter, réduire, suivre en continu et compenser les impacts environnementaux du chantier. Ainsi, une organisation environnementale garantissant un suivi contradictoire des différentes problématiques environnementales a été mis en oeuvre.

 

FOCUS SUR
LES OUVRIERS MOBILISÉS SUR CE CHANTIER

Le chantier de la Nouvelle Route du Littoral a nécessité des programmes de formation, l’emploi des Réunionnais, pour la relance de la commande publique et l’activité économique locale, notamment dans le secteur du BTP. La Région, avec l’Etat et le Pôle Emploi, ont dans ce cadre signés une convention pour définir les besoins en main d’oeuvre et établir un plan de formation dédié pour répondre aux offres d’emplois générées par le chantier. La Collectivité accompagne et soutient financièrement les entreprises qui participent à ce chantier.



LE GRAND VIADUC MARITIME 5400

1/ LA CONSTRUCTION DU VIADUC DU LITTORAL

Le viaduc en mer de 5400m de la NRL est construit à partir d’éléments préfabriqués en béton armé.
2 sites de production ont été opérationnels depuis 2015 :
le premier au Port Est, avec un accès direct à la mer, pour la préfabrication des piles. Le second dans la Zone Arrière Portuaire pour la préfabrication des voussoirs du tablier.
Une fois les pièces préfabriquées, elles étaient acheminées sur site par des moyens spécifiques :

LES PILES ONT ÉTÉ AMENÉES ET MISES EN PLACE PAR ZOURITE.

La pile est composée de deux parties :
➜ La partie supérieure, appelée tête de pile, constituée d’une partie du fût de pile de hauteur variable et du chevêtre sur lequel va venir s’appuyer le tablier.
➜ La partie inférieure, appelée embase, constituée de la semelle qui va reposer sur le fond marin, et d’une partie du fût de pile de hauteur variable pour arriver jusqu’à environ 3 m au-dessus du niveau de l’eau.
La hauteur totale des piles varie de 24 à 38m. Les embases des piles reposent entre 12 et 15m sous le niveau de la mer, soit entre 3 et 8 m sous le fond de l’océan.

LES VOUSSOIRS DU TABLIER, dont le poids des éléments peuvent aller jusqu’à 670 t, ont été chargés sur des fardiers (chariots multi-roues de très forte capacité) à la ZAP, empruntaient un itinéraire aménagé pour être acheminés soit au Port Est pour les éléments sur appuis, soit à la Grande Chaloupe pour les autres éléments. Les éléments sur appuis (Méga Voussoir Sur Pile, Voussoir Sur Culée), qui sont très lourds (jusqu’à 2400t), ont été acheminés et mis en place sur site par Zourite, les autres éléments ont été acheminés au lanceur pour être assemblés (le lanceur est la grande poutre actuellement en cours d’assemblage sur le tenon Est du Port Est).

La méthodologie de construction de préfabrication de l’ouvrage présentait l’avantage :
➜ d’une part, d’avoir un maximum de travaux à terre sur les 2 sites de préfabrication dans des conditions de travail et de sécurité optimum pour les salariés,
➜ d’autre part, de minimiser les interventions en mer, qui sont très contraignantes notamment vis-à-vis des conditions météorologiques.
Les possibilités de travailler ou pas, dépendaient de critères précis fixés à l’avance tels que la hauteur de houle, la vitesse du vent fixées en fonction du type d’activité, du matériel utilisé, etc.
Cette méthodologie a nécessité de se munir de gros moyens pour transporter les pièces préfabriquées (fardiers, lanceur et Zourite).


2/ LA POSE D’UNE PILE

Les 48 piles du viaduc ont été préfabriquées au Port Est puis acheminées et posées sur site à l’aide de Zourite.
Zourite était une barge de 107m de long par 44m de large équipée d’un portique capable de transporter des colis allant jusqu’à 4800t. Elle était autopropulsée et permettait, grâce à ses 8 jambes de stationner au-dessus de l’eau pour poser la pile et était équipée d’une centrale à béton. Elle a été construite spécifiquement pour ce chantier.

NRL - Chantier

Pour chaque pile la séquence de construction était la suivante :
➜ Préalablement à la pose, une souille (un trou) en mer était réalisée au droit de son emplacement pour aller chercher des terrains présentant des caractéristiques mécaniques suffisantes. Le fond de fouille était recouvert d’une couche d’assise granulaire de 1 m d’épaisseur afin d’avoir une assise la plus régulière possible ;
➜ L’embase (partie inférieure de la pile) était chargée depuis son usine de préfabrication au Port Est sur Zourite ;
➜ Zourite acheminait puis posait l’embase. Cette dernière était positionnée précisément grâce au portique d’une part, et aux systèmes de réglage fixés sur la pile d’autre part. L’embase était positionnée 40 cm au-dessus de l’assise granulaire pour permettre une injection de coulis entre la sous-face de la semelle et le dessus de l’assise granulaire. Cette injection permettait d’avoir un contact parfait entre la semelle de fondation et le sol ;
➜ Zourite retournait ensuite au Port Est pour prendre en charge la tête de pile (partie supérieure de la pile) ainsi que la partie de tablier située au-dessus de la pile (Mega Voussoir Sur Pile ou Voussoir Sur Culée selon le cas) ;
Un clavage en béton armé entre les 2 parties de pile était alors réalisé pour solidariser les 2 éléments, d’où la nécessité d’une centrale à béton à bord. La partie supérieure de tablier était fixée à la pile à l’aide de câbles de précontrainte.

Par la suite le lanceur s’appuyait sur ces éléments en mer pour assembler les voussoirs du tablier. Ces derniers étaient acheminés par voie terrestre avec les fardiers la nuit en utilisant la route du littorale basculée côté falaise.

3/ LES ÉTAPES DE CONSTRUCTION DU VIADUC

 
➜ Conception des éco-modules (2015)

➜ Début des travaux sur site du grand viaduc maritime de 5,4 km (Viaduc du Littoral) entre la Grande Chaloupe et Saint-Denis. (2016)
> Les usines entrent en phase de production industrielle (fabrication des piles côté Port Est et des Voussoirs côté Zone Arrière du Port).
> Arrivée et baptême de la barge de transport des éléments de pile : Zourite.
> Pose de la première pile P48
> Ripage et pose du Méga Voussoir
> Mise en place du lanceur
> Le viaduc se construit depuis la Grande Chaloupe vers Saint Denis.

➜ Préparation des planchers par Pinocchio (2017)

➜ Pose de voussoir sur culée (2017)

➜ Première couche d’échantéité (2018)

➜ Pose de la dernière pile P01 du viaduc du littoral en mer en présence des partenaires et des ouvriers (2019)

➜ Pose du dernier voussoir et raccordement entre la Grande Chaloupe et Saint-Denis avec le viaduc littoral (2019)

2020
➜ Pose des travée de rive (2020)

2021
➜ Livraison officielle du Grand Viaduc 5400 (mars 2021)

 

LES TRAVAUX EN COURS

1/ LES TRAVAUX D’INFRASTRUCTURES EN COURS D’ACHÈVEMENT

Les travaux de digues MT5.1 et MT5.2 (GTOI/SBTPC/VCT) se poursuivent dans les délais prévus. Ces tronçons de digues seront livrés au cours du 3e trimestre 2021 et les 216 mètres de digue D5 (marché MT5.2) seront bien achevés en septembre 2021.
Les travaux de raccordement entre la NRL et le pont Vinh San débutés mi 2018 (marché MT7 du Groupement PICO / ETPO Réunion / ETPO / ROCS) vont s’achever dans les semaines à venir.

2/ LE RACCORDEMENT ANTICIPÉ À LA GRANDE CHALOUPE

Les marchés nécessaires au raccordement anticipé à la Grande Chaloupe ont été notifiés en début d’année, principalement au Groupement GTOI / SBTPC, et devront s’achever d’ici fin 2021. Il s’agit de construire et de protéger un raccordement provisoire entre l’extrémité de la digue D3 (digue à l’ouest de la grande Chaloupe) et l’actuelle route du Littoral.

3/ LES TRAVAUX DE FINITIONS ET D’ÉQUIPEMENT

Les travaux de finitions et d’équipement sont également en cours de réalisation.
- Depuis presqu’un an, le Groupement SPIE CITY NETWORKS / SATELEC / GRANIOU OI procède à la pose des câbles dans un premier temps dans le Grand Viaduc pour que les équipements de gestion du trafic soient opérationnels (les ateliers sont visibles sur le grand viaduc).
- Le marché de chaussés et d’assainissement des digues (GTOI / SBTPC) vient de débuter depuis quelques semaines (ateliers visibles notamment sur la digue D1 et la digue D2).
- Les marchés de signalisations et de finition vont également prochainement débuter pour permettre de mettre en service d’ici 1 an plus de 8,5 km de route sur les 12 km prévus à terme.

4/ LA RÉALISATION DES 2,5KM DE DIGUE RESTANT

Un appel d’offre pour la réalisation des 2.5km de digue restant entre la Grande Chaloupe et La Possession est élaboré.