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Débat autour de la "taxe lapin" : Doctolib s'oppose à la sanction automatique pour les rendez-vous non honorés


La proposition gouvernementale d'instaurer une pénalité de 5 euros pour les rendez-vous médicaux non honorés et non annulés 24 heures à l'avance soulève des controverses. Stanislas Niox-Chateau, directeur de Doctolib, a exprimé ce mercredi sur France Inter son désaccord avec la mesure, mettant en avant les complications qu'elle pourrait engendrer tant pour les patients que pour les professionnels de santé.


Par Léa S. - Publié le Jeudi 11 Avril 2024 à 11:17

Image d'illustration Unsplash
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L'idée de cette "taxe lapin", annoncée samedi dernier par le Premier ministre Gabriel Attal et précisée par Frédéric Valletoux, ministre délégué à la Santé, est de responsabiliser les patients en retenant directement sur leur compte bancaire une somme de 5 euros si ceux-ci ne se présentent pas à leur rendez-vous médical, sans annulation préalable.

Selon le plan initial, les patients seraient tenus de fournir leurs données bancaires au moment de la prise de rendez-vous sur les plateformes en ligne comme Doctolib.

Stanislas Niox-Chateau critique cette approche, soulignant les risques d'exclusion qu'elle pourrait engendrer : "Il y a 15 % des patients qui sont en situation d'illectronisme et 5 % qui n'ont pas de carte bancaire", a-t-il précisé à l'antenne, mettant en lumière les difficultés d'accès aux soins que cette mesure pourrait renforcer.

Le cofondateur de Doctolib, tout en étant favorable à un dispositif dissuasif contre les absences non justifiées, propose une gestion de la sanction par l'Assurance maladie plutôt que par les plateformes de prise de rendez-vous.

"Comment vont faire les praticiens pour gérer la majorité des rendez-vous qui ne sont pas pris en ligne ?", interroge également Niox-Chateau, pointant du doigt le fait que seulement un tiers des médecins utilisent actuellement une plateforme pour la gestion de leurs consultations.

Cette position trouve un écho chez Catherine Vautrin, ministre du Travail et de la Santé, qui a reconnu lors du Conseil des ministres que "les choses ne sont pas totalement arrêtées" et que le gouvernement travaille à une solution qui prenne aussi en compte ceux qui ne passent pas par des services comme Doctolib.

La mise en place de cette "taxe lapin" n'est "pas simple", selon la ministre, mais reste une priorité pour le gouvernement qui cherche à réduire le nombre de rendez-vous non honorés, lesquels pèsent lourdement sur le système de santé tant en termes de coûts que de temps perdu pour les praticiens.