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De la méfiance au partage

par Patricia Vaïtilingom et Selvam Chanemougame



Par A P - Publié le Mardi 28 Avril 2009 à 23:05

De la méfiance au partage
Né à Chennai, en Inde, Selvam Chanemougame arrive à La Réunion à l’âge de 7 ans, son père étant muté aux services fiscaux de la Réunion suite à la fin de la présence française aux comptoirs de l'Inde. Il ne parle et n’écrit alors que le tamoul, mais rattrape vite son retard scolaire. En 1979, après l’obtention de son Baccalauréat scientifique (série C), il s’orient vers la médecine qu’il étudie à La Réunion, puis à Marseille. En 1988, il se marie et ouvre son cabinet médical à Bois-de-Nèfles Sainte-Clotilde. Actuellement il est médecin agrée par la DDASS et aussi médecin de main d'oeuvre auprès de l'ANPE.

En 1989, il fait partie des fondateurs de l’Association Tamij Sangam, qui est à l’origine de nombreuses actions en faveur de la diffusion et la reconnaissance de la culture tamoule. Selvam Chanemougame est aussi co-fondateur du Groupe de dialogue interreligieux et est un fervent défenseur de l’interculturalité pour « le vivre ensemble » à La Réunion.

L’île de La Réunion, souvent citée en exemple pour l’harmonie de son peuple, ne connaît pas, contrairement à beaucoup de sociétés multiculturelles, les fortes tensions dues au communautarisme. Ouverte au métissage et au respect des autres cultures, la société réunionnaise n’est toutefois pas exempte de préjugés. Le parcours de combattant de l’Association Tamij Sangam dans la reconnaissance et la valorisation de la culture tamoule montre les limites de la tolérance, mais également l’espoir d’un changement vers la construction d’une société au sein de laquelle chaque culture peut s’exprimer librement. La génération des grands-parents malbars se rappelle encore des rituels et des cérémonies pratiqués à l’arrière-cour, cachés du regard des voisins et de la société.

Certains y voient de la part de nos grands-parents un signe de résistance à travers leur longue période d’assimilation à la culture française, d’autres, la peur d’être dénigrés ou marginalisés. Fin1989, des responsables associatifs, des responsables religieux et des intellectuels se lancent dans une grande aventure, celle de la création d’une Association Régionale Tamoule : Tamij Sangam. L‘opinion publique est méfiante. On l’accusera de favoriser le communautarisme, en d’autres mots, de former un groupe puissant de malbars qui par la suite prendra le pouvoir économique, voire même politique ; comme l’illustre si bien la situation à l’île Maurice.

Notre conception de l’interculturalité ...