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Agressions sexuelles dans le sport: le ski touché également


La parole des femmes victimes, et plus particulièrement des sportives, continue à se libérer. Même si il y a prescription, elles parlent. Claudine Emonet, 58 ans aujourd'hui, ancienne skieuse olympique parle à son tour.


Par Chloé Grondin - Publié le Mardi 18 Février 2020 à 13:15

" Nous, les victimes, on en prend pour perpète "

Le monde du ski aurait aussi des choses à cacher. Dans les années 80, la championne Claudine Emonet qui avait alors à peine 18 ans a été elle aussi victime d'agressions sexuelles de la part de l'encadrement. Celle qui est montée deux fois sur sur un podium olympique a été abusée, elle en parle sur Facebook. Le Parisien relate ainsi les propos de la championne, soutenue par Cathy Gonseth, son ex coéquipière. Les femmes évoquent leur ex entraineur et ce qui s'est passé dans sa voiture :  " On s'est appelé. On s'est dit qu'on devait faire quelque chose, même si les faits étaient prescrits."

Les deux femmes veulent aujourd'hui lutter et prévenir :  "Il doit d'abord y avoir une prise de conscience de l'ampleur du problème. Il est indispensable que les jeunes sachent que ça peut arriver, mais qu'ils ne doivent pas être soumis. Il faut mettre en place des choses pour qu'ils puissent tout de suite en parler. Il faut faire peur aux pervers.

C'est tellement lourd à porter. Et pendant ce temps-là, l'agresseur, lui, vit tranquille. Quelque chose ne va pas. On voudrait que cela serve aux autres, à libérer la parole de celles et ceux, car il n'y a pas que des filles, qui sont victimes et qui n'ont pas encore parlé. On veut les aider à porter ce fardeau. C'est un énorme fléau. Le monde du ski doit se rendre compte que ce problème existe, qu'il n'est pas épargné. Non, tout ne va pas bien dans notre sport. Et rien ou presque n'est fait pour lutter, prévenir.
"

Et quid de l'agresseur?  " Je ne veux plus le voir, plus l'entendre. Il m'a pourri ma vie. Nous, les victimes, on en prend pour perpète, on souffre, et pour lui, pour eux, les mecs, tout va bien."